Des nouvelles du futur : Comment la tendance Normcore a tué l’industrie de la mode

Ecrit le 6 avril 2068

«Maquillage», «éponge», «télévision», «la mode», ... Ces termes ne vous disent rien ? C’est normal, ils ont tous disparu au cours de ce dernier siècle. Seuls les septuagénaires s’en souviennent. Les trois premiers désignaient des objets qui ont petit à petit été remplacés par d’autres, plus pratiques. Mais le dernier terme «mode» constituait une habitude sociologique, un mouvement qui existait depuis des siècles. Il désignait l’ensemble de l’univers relié au style vestimentaire ; des styles qui changeaient d’années en années et de pays en pays. A l’époque, nous ne portions pas tous le même uniforme et il existait des milliers d’autres magasins que Gap pour nous vêtir. Inimaginable aujourd’hui n’est-ce pas ?

Mais comment en est-on arrivé là ?

Tout a commencé ici :



Début 2014, alors que la plupart des sociétés occidentales vouent une fascination au monde de la mode aussi varié que normé, la tendance appelée à l’époque «Normcore» fait son apparition dans les magazines. Opposée à la tendance «Hipster» qui consistait à s’éloigner du style vestimentaire «mainstream», à être le plus original possible, le personnage Normcore portait un certain soin à s’habiller le plus basiquement et le plus communément possible. Au début, la tendance a été fortement moquée souvent qualifiée de «wtf mode» par les webzines.

Et pourtant, milieu 2015, la folie de la normalité et du non-style touche 70% de la population mondiale. Une ascension fulgurante qu’aucune autre tendance n’avait égalé jusque là. Certainement aidée par les fonction-nalités du web de l’époque et par un certain ras-le-bol face à la toute puissance de cet univers. 

A l’époque, les Fashion week font et défont les tendances des mois à venir. Elles sont un concept consistant à voir défiler des personnes (appelées «mannequins») portant les nouvelles créations vestimentaires de grands stylistes. Les magazines spécialisés relayaient les nombreuses nouvelles tendances qui petit à petit étaient adoptées par le grand public. 

Défilé de mannequins à la Fashion Week en 2012

Mais lorsque le look Normcore finit par dévorer tous les autres existant, c’est tout un empire qui s’écroule. On a retrouvé Cara Delevingne, 76 ans, mannequin phare de ces années-là :
«Je me souviens, au début, ça me faisait rire. Je me suis même prêtée au jeu pendant quelques temps. On (les stars de la mode, ndlr) se montrait de plus en plus sous notre vrai jour, sans maquillage, sans accessoires. Un certain retour aux sources, au naturel. Puis j’ai vu la panique débarquer petit à petit dans tout le monde de la mode. Les enseignes de luxe fermaient les unes après les autres. Puis les grandes chaînes ont suivi, elles ne parvenaient pas à s’adapter aux envies de la population. Il n’y a que la marque Gap qui a survécu à ce carnage vu qu’elle était déjà adaptée à cette tendance puisque les vêtements qu’on y trouvait étaient les plus basiques du marché. Elle est devenue leader unique mondial du marché vestimentaire. Quant à moi, j’ai dû me réorienter dans la robotique.»

Cara Delevingne au naturel au début des années 2000

Avec le recul, on peut imaginer que cette tendance est apparue suite à une réaction sociologique à ce qui était appelé autrefois les «diktat de la mode», imposant au public lambda des normes physiques difficiles à suivre.

L’uniforme était la solution ultime à ce manque de liberté. Non.. ?

1 commentaire:

  1. Si c'est le cas. Je suis en grosse partie dans la merde .
    Mais j'aime.
    Bel exercice!
    V.

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