Alicia Paz



Peintre et plasticienne, la Mexicaine Alicia Paz croise diverses techniques et se passionne pour la métamorphose. Rencontre.

 
The Super Ego, the Id, and their ladies in Waiting / Run Deep © Alicia Paz / Courtesy Galerie Dukan

De son Mexique natal, Alicia Paz a gardé l'attrait des couleurs vives et lumineuses. De ses vacances à San Francisco, un goût pour la culture asiatique et ses paysages en aplats de couleurs. De la France où elle a étudié, une passion pour l'histoire de l'art. L'oeuvre de la peintre Alicia Paz est ainsi à son image, faite d'une multitude d'influences diverses et complémentaires.

« Si je devais résumer mon oeuvre en un mot je dirais : hybride » explique la Mexicaine, âgée de 46 ans. Sa série "Trees" est un parfait exemple de son obsession à rassembler différents langages picturaux : elle y développe diverses techniques graphiques qu'elle rattache ensuite en un seul et même tronc. Chaque branche possède son propre style pictural avec des traitements BD, photo réaliste, collage, peinture, etc... des relations à la fois parasitaires et complémentaires, dont Alicia aime jouer.

Amazonas / Good Egg Bad Egg © Alicia Paz

Ces dernières années, son travail s'est principalement focalisé sur l'individu, en tant qu'être multiple et changeant. Une métamorphose permanente qui la fascine, et qu'elle applique à ses propres œuvres. Il lui arrive d'ailleurs de revenir sur un tableau, même un an plus tard : « Je ne connais pas la fin d'une toile à l'avance, pour moi c'est quelque chose d'ouvert ; comme une narration qu'on a surpris sur le fait... » Du coup, la peintre travaille généralement sur plusieurs créations en même temps, chacune évoluant au fur et à mesure de ses humeurs, et de ses envies.

Le point de départ pour chaque toile est très souvent une photo, un visage « dont le regard m'interpelle ». Le nombre de photos ingurgitées peut être énorme avant de tomber sur la bonne, que ce soit dans les magazines ou dans ses archives personnelles. Alicia attend le coup de foudre. Lorsqu'elle sent qu'un regard est suffisamment fort pour capter l'attention du public, elle en fait une copie sur du papier non acide et le pose sur une toile qu'elle commence à peindre. Elle y colle ensuite divers objets, souvent trouvés dans la rue. Un processus d'habillement progressif, comme celui « d'un clown qui se maquille et se transforme petit à petit ». Alicia Paz, c'est un peu une chef d'orchestre à la tête d'une composition picturale formée d'une multitude de détails disparates qu'elle prend plaisir à harmoniser.

Une harmonie qu'elle entend nuancer dans le futur, en troquant les couleurs pop contre une monochromie plus sobre : « J'ai un peu fait une overdose de la beauté, j'aimerais aller plutôt du côté des monstres par la suite ».




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